10 Tévet 

L’obscurité devient lisible

 

 10 Tévet, jour dense, chargé de mémoire et de fractures.
Trois événements majeurs s’y superposent :


La disparition de Ezra le Scribe, celui qui transmit et réorganisa la Torah du Second Temple telle que nous la possédons encore aujourd’hui. À sa mort, ce ne fut pas la Lumière qui chuta, mais les ténèbres qui devinrent visibles.


La brèche ouverte dans les remparts de Jérusalem, prélude à la destruction du Temple.


Et enfin, l’un des événements les plus subtils et les plus douloureux : La traduction du Tanakh en grec, la fameuse traduction des Septante.


Ce jour-là, la Torah fut arrachée à son intériorité.


Les Grecs ne cherchaient pas à la détruire, mais à la neutraliser : En faire une sagesse profane parmi d’autres, une "Scola" , une école additionnelle aux côtés de la philosophie, 


La Torah devenait lisible, mais perdait son secret divin. 

 

Rabbi Nathan 

Garder la flamme dans l’hérésie


Ce n’est pas un hasard si ce jour est aussi la Hilloula de Rabbi Nathan de Breslev, le fidèle élève de Rabbi Nahman de Breslev.


Sans lui, cette Lumière n’aurait pas traversé une époque de scepticisme, de fractures spirituelles et d’hérésie rampante.

Rabbi Nahman a révélé une Lumière d’un ordre très ancien — Une Lumière que les Sages décrivent comme provenant des Jours du Commencement.
Une Lumière trop élevée pour se dire directement.


C’est pourquoi Elle s’est voilée dans des Contes, dans des Récits, dans des images symboliques d’une profondeur vertigineuse.
Et Rabbi Nathan a su préserver, transmettre, structurer cette Parole, sans jamais la réduire.


La nouvelle Arche


Après l’Arche de Noé, après l’Arche qui porta Moïse, nous disposons aujourd’hui d’une nouvelle Teva — une Nouvelle Arche de Vie.


Ce sont les mots de la Torah, les Lettres du Zohar, les Paroles et les Récits de Rabbi Nahman.


Dans un monde où les temples peuvent être détruits, où les murailles tombent, où la Lumière est traduite, disséquée, intellectualisée, il reste les 22 Lettres.
Elles seules savent porter une Lumière qui descend jusqu’au sol sans se briser.
Elles seules savent faire du Pardon non pas une idée, mais une présence.


Hanouka n’est pas seulement la fête de la Victoire.
C’est la fête de La Lumière qui ose descendre, de la Sainteté qui accepte de se poser là où tout peut être perdu, et qui, pourtant, éclaire encore et encore...