Shoftim

Le Tribunal Intérieur

שֹׁפְטִים וְשֹׁטְרִים תִּתֵּן לְךָ בְּכָל שְׁעָרֶיךָ

Des juges et des policiers tu placeras à toutes tes portes

(Devarim 16,18).

Le Zohar nous explique que ces « portes » sont aussi les portes de l’homme : les yeux, les oreilles, la bouche, le cœur.

Chaque être humain est un petit sanctuaire, et chaque instant de sa vie est une convocation devant un tribunal secret.

Le Juge véritable – la conscience illuminée par la Présence divine – siège au-dedans, et les officiers sont nos forces intérieures, gardiens et messagers de la volonté d’en-haut.

La Parasha nous demande d’ériger en nous-mêmes ce tribunal, non pas pour condamner mais pour discerner.

La Séfira du Jugement, du Din, de Guevoura, doit s’unir à la Séfira de Hessed, de la Bonte, pour que le Jugement ne se transforme pas en dureté mais qu’il devienne Rectification, Tikkoun.

Le Zohar sur Shoftim enseigne que le monde n’existe que par l’équilibre entre le Din et le Ra’hamim, entre la rigueur et la compassion.

Lorsque l’homme ferme ses « portes » à l’impureté et y établit une vigilance intérieure, il permet au flux de vie de Yessod d’irriguer Malkhout.

C’est ainsi que le Shabbat de Shoftim devient une clef : Nous sommes invites à nous tenir comme un tribunal juste dans notre propre intériorité, afin que le monde extérieur reflète l’harmonie du monde d’en-haut.

Placer un Juge à chaque porte, c’est veiller à ce que le regard demeure pur, que l’écoute reste fidèle, que la parole soit vérité, que la pensée ne soit pas en proie à l’illusion.

Chaque veille intérieure ouvre un canal de Lumière. Et de cette vigilance naît la paix, le Shalom,  שָׁלוֹם, que le Zohar décrit comme l’union des opposés dans le Nom divin.

En ce Shabbat Shoftim, puissions-nous transformer notre tribunal intérieur en lieu de transparence, de réparation et de clarté, afin que la Présence – la Shekhina – se révèle dans toutes nos portes.