
32ᵉ jour du Omer
Netzah shebeHod
Victoire Éternelle dans l’Harmonie
Éclat dans la Reconnaissance
Aujourd’hui, nous entrons dans une sphère subtile et puissante :
Netzah shebeHod, la persévérance au sein de l’humilité rayonnante.
Ce jour, juste avant la Hiloula de Rabbi Shimon bar Yohaï, est comme un souffle suspendu entre ciel et terre, un portail entre les mondes.
C’est aujourd’hui que l’on se tient au seuil du dévoilement. Demain, la lumière éclatera à Méron ; mais ce soir, dans le silence du 32ᵉ jour, on entend déjà résonner le chant de la guérison.
Car selon notre Tradition, c’est en ce jour que cesse l’épidémie frappant les élèves de Rabbi Akiva – une plaie née, non d’un manque d’étude, mais d’un manque de respect entre des Sages pourtant érudits.
Ils savaient tant… mais ne se reconnaissaient pas.
Ils voyaient la Torah dans l’autre, mais ne voyaient pas l’âme de l’autre.
Et c’est cela qui provoqua non seulement leur perte, mais la nôtre : la destruction du Temple, l’exil… mais surtout, l’exil de soi.
Ce jour est ainsi un appel brûlant à retrouver le visage intérieur, à aimer la présence qui habite chaque être.
Car la Présence — la Shekhina — c’est Elle qui pleure dans notre oubli, c’est Elle qui attend, cachée dans les replis de nos vies dispersées.
Rabbi Nahman, dans son tout premier conte, évoque cette Bat Melekh, cette Fille du Roi disparue, cette Princesse perdue.
Elle est la Shekhina, elle est notre âme, elle est le Soi divin enfoui dans nos exils. Elle s’est volatilisée sous une parole trop légère.
Comme les élèves de Rabbi Akiva, nous parlons trop vite. Nous oublions la profondeur des mots. Nous oublions l'autre. Nous oublions Dieu en l’autre.
Netzah shebeHod nous enseigne ceci : que seule une persévérance douce, une victoire humble, une constance dans la beauté intérieure, peut nous ramener vers cette fille du roi. Vers notre propre âme.
Ce n’est pas un combat contre l’autre : c’est une marche vers l’Unité.
Une marche de Hod, de Re-Co-Naissance, où chaque être devient un miroir de la Présence.
Une marche de Netzah, où même dans le brouillard, je n’abandonne pas la quête.
Car je sais que je suis en chemin vers moi-même
Vers Elle
Vers Lui
Vers le cœur vibrant de l’Infini
Et demain, lorsque Rabbi Shimon dansera avec les flammes, que la montagne s’embrasera de chants, nous pourrons dire :
"Je ne suis plus seul. Je me suis retrouvé. Je l’ai retrouvée."
Et alors, peut-être qu’enfin un pan du
Temple Intérieur se reconstruira en nous.