VAETHANAN
ET J'IMPLORERAI
Ce Shabbat, la Torah s’ouvre de nouveau sur un cri du cœur :
« Vaet’hanan !!! », « Et j’implorerai !!! »…
Moïse, au seuil de la Terre promise sans pouvoir y pénétrer.
Il ne s’agit pas ici d’une prière ordinaire, mais de celle d’un homme qui a énormément vu, entendu, enduré, traversé, qui désire cependant encore révéler, et qui mérite tant d’accéder à la Terre d’élection, et pourtant…
Dans la numérologie sacrée, Vaet’hanan vaut 515. Le nombre de supplications que Moshe Rabeinou a adressées à Son Maitre. Moïse supplie d’entrer sur la Terre promise. Seulement, s’il y pénètre, la Délivrance finale peut se déclencher. Car Moïse n’est pas seulement un guide : Il porte en lui la potentialité du Mashiaḥ, la Conscience Suprême qui unifie les mondes.
Mais le peuple, encore fragile, encore divisé, n’est pas prêt. Il n’a pas encore intégré les épreuves du désert. La maturité spirituelle nécessaire n’est pas là. La terre d’Israël, dans ce cas, ne serait pas une Terre de Lumière, mais un miroir trop cruel pour des âmes encore inachevées.
Alors Dieu refuse à Moïse l’entrée, non comme une punition, mais comme un acte d’amour. Il faut que l’Exil continue. Il faut que les étapes de la traversée humaine — errance, chute, relèvement, transmission — soient vécues, génération après génération.
La prière de Moïse devient alors un dépôt dans l’invisible. Un écho dans le souffle du Mashiaḥ, qui, lui aussi, attend son heure.
Non pour prendre, mais pour accueillir un monde devenu apte à recevoir. Car chaque étape que nous vivons aujourd’hui — individuelle ou collective — fait partie de ce long tissage. La mémoire de Moïse, sa voix dans le désert, continue de vibrer en nous.
Et chaque fois qu’un cœur s’ouvre, qu’une conscience s’élève, la 516ᵉ prière monte encore, et rapproche la Terre promise non pas géographiquement — mais intérieurement, éternellement.
Nous sommes à Tou BeAv ( signifiant 15 du mois lunaire de Av), Pleine Lune que nous célébrons ce Shabbat dans le signe du Lion. Rencontre du Soleil et de la Lune dans leur danse parfaite. Le Soleil, éclat du Don, Force du Maître. La Lune, reflet réceptif, écoute profonde du Disciple, Révélation du Maitre. Dans cette nuit lumineuse, les polarités s’embrassent : Masculin et Féminin, Donner et Recevoir, Initier et Révéler,
Kabbalistiquement, c’est l’Union de Zeir Anpin et Nukva, du Rayonnement et du Réceptacle, du Feu et de l’Eau. L’astre solaire — Symbole du Maître — ne domine pas : Il confie sa Lumière à la Lune, qui la rend douce, habitée, possible, humaine.
Tou BeAv, Fête de l’Amour et de la Réparation des unions brisées, est aussi le miroir d’une complétude plus vaste : Chaque rencontre vraie est un fragment du Tikoun, de la Correction que nous sommes venus accomplir dans notre incarnation.
Ce soir, la Pleine Lune du mois hébraïque du Lion nous rappelle que la Royauté authentique n’est pas celle qui règne seule, mais celle qui sait se relier.
Ainsi, Soleil et Lune, Homme et Femme, Maître et Disciple, se répondent : L’un par l’autre, se complétant dans une Unité… Divine.
Et peut-être que la 516ᵉ porte s’ouvre justement ici : Dans cette Alliance où chacun reflète l’autre jusqu’à devenir ensemble un Visage de l’Infini...
PROJET DIVIN