
DEVARIM
LES LARMES DE LA PAROLE
Le Cinquième Livre de la Torah ne s’ouvre pas sur une Loi nouvelle, mais sur la Parole, sur des Paroles, des Devarim de remontrances, tissées de Feu et de Miséricorde. Moïse, à la frontière d’une promesse, se retourne vers le passé non pour accuser, mais pour rectifier le cœur d’un peuple.
Nous sommes dans les jours amers, les jours de pleurs.
Non pas seulement ceux du passé, mais ceux qui se rejouent encore et encore.
Les larmes du 9 Av ne sont pas nées de Babylone ou de Rome.
Elles coulèrent d’abord dans le désert, quand les explorateurs revinrent avec des paroles de doute
“La terre est belle, mais elle est trop forte pour nous.”
Alors, le peuple pleura… et Dieu fixa ces pleurs dans l’histoire...
“Vous avez pleuré sans raison cette nuit, je vous donnerai des raisons de pleurer à cette date.” (Talmud Ta’anit 29a)
Ce même jour — 9 Av — le Temple fut brûlé deux fois, et il y a vingt ans, jour pour jour, le cœur de la nation fut arraché du Goush Katif, par ses propres mains, dans l’illusion d’une paix imposée par le renoncement.
On avait cru que céder de la terre d’Israël amènerait l’apaisement. Erreur tragique !!!
Les pleurs déplacées ne s’effacent pas. Elles se transmettent.
Aujourd’hui encore, les larmes des otages montent de Gaza, du même lieu où nos frères furent expulsés, et, mida keneged mida, l’armée cette fois y retourne, non pour déraciner, mais pour libérer ceux que le mensonge a emprisonné.
Pourquoi cette guerre sans fin, contre un ennemi faible et cruel, alors que d’autres plus puissants, Iran ou Hezbollah, sont contenus ?
Parce que nous combattons ici une faille intérieure. Non une armée étrangère, mais le doute ancestral, le refus d’habiter pleinement notre promesse.
Dans la Parasha Maassé, la Torah trace les frontières d’Israël, non comme une carte politique, mais comme une Kédoucha, une Sainteté incarnée. Et elle prévient :
“Si tu laisses les peuples hostiles sur cette terre,
ils seront pour toi des épines.”
La seule réponse au 9 Av n’est pas le deuil, mais
Le Retour.
Retour à la Foi.
Retour à la Terre.
Retour à la Vérité Retour de notre Vocation
Moïse ne parle pas pour condamner.
Il parle pour ouvrir les cœurs.
Pour que la Parole devienne Lieu.
Et que le Temple ne soit plus seulement un souvenir, mais une Lumière qui descend lorsque Israël accepte d’habiter sa mission d'être la Lumière des Nations afin que Notre Créateur puisse faire advenir enfin le Shalom sur son Peuple et sur Son Monde.
