Les Dix Jours du Retour

Entre la Sonnerie du Shofar

Et le Sceau de Yom Kippour

 

Après les deux jours de Rosh Hashana, marqués par l’intensité de la prière, par la proclamation de la Royauté Divine et par les 101 sonneries du Shofar, écho des 101 larmes d’une mère qui réclame miséricorde pour ses enfants, nous entrons dans un passage étroit et lumineux : Les Dix Jours du Retour.

 

La Kabbale du temps

Les Maîtres de la Kabbale enseignent que ces dix jours correspondent aux dix Sefirot elles-mêmes. Chaque jour, une Sefira est rectifiée, purifiée, illuminée. Ce ne sont pas seulement des jours « en plus » : Ce sont les dix degrés de l’âme qui s’ouvrent à la Lumière du Roi qui est venu si proche depuis déjà le mois précédent.

Dans ces jours, même le simple souffle, même le plus petit pas de retour est reçu comme une prière entière.

 

Changements dans la Prière

C’est pourquoi nos prières se teintent de légères variations :

HaMelekh HaKadosh remplace HaEl HaKadosh 

Ce n’est plus seulement le Dieu Saint, mais le Roi Saint, Présent, Assis sur le trône du Jugement et de la Miséricorde.

Nous ajoutons des supplications dans la Amida 

« Souviens-Toi de nous pour la vie », «Inscris-nous dans le Livre de la Vie», car nous ressentons que chaque parole pèse dans la balance.

Le Kaddish résonne avec plus d’Intensité 

Chaque élévation de nos mots participe à rectifier les mondes.

 

Retour vers le Futur

Rabbi Naḥman enseigne que la Teshouva véritable n’est pas seulement un Retour , mais un saut en avant. C'est un temps hors temps, en effet la Teshouva a été créée avant le monde, nous indiquant qu'elle est possible de tout est possible, changeable, réparable. Dans ces jours, l’homme peut briser ses habitudes, même les plus tenaces. « Ein shum yi’ush ba’olam klal » – «Il n’y a pas le moindre désespoir dans le monde».

Ces jours sont une porte ouverte, mais une promesse que le lien n’est jamais rompu complètement. Même celui qui croit avoir chuté très bas peut trouver son point d’attache.

Rabbi Naḥman dit encore que la Teshouva parfaite est de revenir à la simplicité, à la parole directe, comme un enfant qui parle à son père.

Hitbodedout, s'isoler pour parler à Dieu, au Tsaddik, simplement, dans sa langue personnelle Ces dix jours sont un entraînement à cette parole simple : ôter les masques, déposer les armes, Lui dire enfin  : « Me voici ! ». 

Le Sens après le Shofar

Les 101 sonneries de Rosh Hashana résonnent encore en nous. Elles percent les écorces de l’ego, pour atteindre les esprits assoupis. Maintenant, dans ces dix jours, il ne s’agit plus seulement d’entendre le Shofar, mais de devenir soi-même un Shofar : Un canal pur, qui ne garde rien pour lui, laisse passer le souffle divin, un instrument éveillant les consciences de mon entourage 

Tout cela culmine dans Yom Kippour : Jour du grand "blanchiment de l'âme" , où celle-ci peut retrouver son éclat premier, grâce au don des deuxièmes tables. Les dix jours sont les degrés d'une échelle. Chaque niveau nous élèvant un peu plus, jusqu’à ce que nous puissions contacter, dépouillés et légers, notre Noyau Sacré, lieu véritable, Saint des Saints à l'intérieur de nous. Afin d'ouvrir  durant le fameux jour du "" Grand Pardon", les 50 portes de Binah et du discernement...