Lekh Lekha
לך לך
Le départ qui guérit l’intérieur
Quitter pour Unifier
Pas simplement Quitter un lieu
Quitter ce que tu crois être toi.
Quitte la maison du passé, les murs construits par les autres, les attentes familiales, les peurs héritées, ces habits psychiques cousus avant même ta naissance.
Quitte ton mazal figé, ta carte du monde, les limites silencieuses qui te racontent que tu dois rester ce que tu as été.
Abraham fut le premier à traverser. Le Premier Ivri: Celui qui passe sur l’autre rive, qui ose l’inconnu, qui choisit le chemin sur lequel personne n’a encore marché.
Le Zohar nous dit que le monde se trouvait plongé dans le chaos jusqu’à ce qu’un homme se lève et ouvre un passage dans le réel. Cet homme c'est Abraham — Ish Ḥessed, colonne de droite, celui qui ose s'abandonner à la Bonté divine et devenir canal de Lumière dans un monde opaque.
« Lekh Lekha Va vers Toi ». L'injonction divine que reçoit Abraham n'est possible à réaliser que s'il quitte, nous dit le texte, la maison de son père...
Non pas pour renier, mais pour réparer le père et la mère en lui.
Quitter la maison de la Vérité dure qui juge, et la concilier avec la maison de la Foi fragile qui craint, pour entrer dans la demeure où elles s’unissent.
Abraham, colonne de Ḥessed, quitte l’ancien monde des oppositions pour engendrer un monde où Émet épouse Emouna et où la lumière marche avec la douceur. Ce n’est pas une fuite mais une véritable re-naissance.
Émet et Emouna
Vérité et Foi
Deux Pôles Deux Souffles
Deux Visages du Divin
Émet, Aba, Hokhma, Eclat acéré de la Vérité.
Emouna, Ima, Bina, Profondeur matricielle de la Foi.
Comme l’homme et la femme, comme le soleil et la lune, Ces deux forces ne s’opposent pas. Elles se complètent. Elles ne sont pas un duel. Elles sont duo sacré.
Lieu du conflit
L’âme de l’enfant
Lorsqu’il y a harmonie entre Émet et Emouna, l’enfant se construit en confiance, stabilité et Shalom.
Mais lorsque la Vérité tranche sans douceur et que la Foi se défend sans lumière de clarté, alors l’enfant, intérieur ou extérieur, se perd.
Car au fond de nous vit toujours cet enfant, celui qui cherche le visage du père et le cœur de la mère, celui qui veut croire et comprendre, celui qui veut se sentir porté par deux bras réunifiés.
Si les parents se déchirent, le monde se fissure. Si la vérité devient épée, et la foi devient fuite, alors l’âme tremble : “Je ne sais plus qui suivre… je ne sais plus où je suis…”
Et tout devient lourdeur, incompréhension, peur...
Israël dans le monde
Enfant de la Vérité
Israël est Émet, l’axe droit, Fondement du monde, le Yessod, le Tsadik du monde.
Et pourtant Israël n’existe que par Emouna, car la Vérité seule — sans Foi — serait insupportable.
Nous savons que nous sommes dans le Vrai, et le monde nous persécute pour cela. Comme un enfant au milieu de parents en dispute, nous ressentons le chaos lorsque la lumière rencontre l’obscurité. Sans Emouna, sans Foi, impossible, conflit interne insupportable.
Si je n’ai que ma logique, je me brise.
Si je n’ai que ma Foi, je m’égare.
Mais lorsque la Vérité s’incline pour être entendue et que la Foi se dresse pour porter la Lumière, alors naît la Paix intérieure.
Intégration
Ce Shabbat, je m’incline devant ma propre histoire.
Je regarde mes parents intérieurs.
Je parle à l’enfant en moi et je lui dis :
" Tu peux croire même quand tu ne comprends pas.
Tu peux chercher la vérité sans perdre ton cœur.
Tu n’es pas abandonné entre deux forces.
Tu es le lieu où elles se réconcilient."
Shabbat vient poser un voile de paix, où le masculin ne domine plus, et où le féminin ne s'efface pas.
Ils se regardent, ils respirent,
ils bénissent ensemble.
Et l’enfant peut enfin dormir tranquille, car la Vérité tient la main de la Foi.
Bénédiction
Que ce Shabbat soit un passage.
Un Lekh Lekha intérieur.
Une traversée d’Avraham — Ivri —
Celui qui passe de l’autre côté.
Que chacun sente
Le Père de Lumière La Mère de Compassion
Se sourire Se dire Shalom
Tu peux grandir
Tu n’es pas seul
Shabbat Shalom 🕯️✨
שבת שלום וברכה
