Rosh Hashana

Thérapie de l'âme 

Roch Hachana

La Balance de l’âme

Le mois de Tishrei s’ouvre sous le signe de la Balance, Moznaïm. Ce symbole nous rappelle que Roch Hachana c'est le Jour du Jugement, Yom haDin...

Or, en hébreu, Moznaïm partage sa racine avec Ozen, l’oreille. L’oreille interne, organe de l’équilibre, nous enseigne que l’équilibre de la vie commence par l’écoute.

Le Maharal y voit un appel à tendre l’oreille au son du Shofar qui, depuis Elloul, réveille notre âme. C’est la même oreille qui nous fait entendre Shema Israël : « Entends, comprends, sois conscient Israël ! »

Par elle, nous touchons Binah, la compréhension profonde, l'art de distinguer, d'être bien inspiré, de déduire le bien.

Tout au long de l’année, nos doutes, nos colères et nos peurs se sont infiltrés en nous, et ces "dépôts", paradoxalement, viennent nous aider en témoignant de ce qui demande à être entendu et soigné. C’est en reconnaissant que nous pouvons nous transformer. Déjà, à travers la Teshouva d’Elloul, nous commençons à nettoyer nos canaux intérieurs pour accueillir à nouveau la Vraie Force de Vie. 

Nous sommes dans un processus de Thérapie Existentielle Humaniste Vitaliste.

Humaniste car Roch Hachana n’appartient pas à un seul peuple : Il commémore l’anniversaire de l’Humanité, le sixième jour de la Création, celui du Premier Homme Adam. Nous sommes avant tout des Bnei Adam, des Enfants d'Adam, des êtres humains, convoqués ensemble pour ce Jugement universel.


Ce Jugement n’est pas une condamnation extérieure mais le miroir de nos propres "courts-circuits" : Ces pensées, ces paroles, ces actes qui nous coupent du flux divin.

Une fois l’an, le monde entier est ainsi rappelé à l’ordre de l’Être. Cette idée est salutaire : Au-delà des apparences, il existe un Bien absolu, une éthique vivante qui nous oriente vers notre Noyau Sacré.

Roch Hachana, dans ses rituels, cherche à restaurer notre être – et à travers lui, l’Être Suprême. Nous portons en nous une étincelle capable de discerner le Divin dans chaque épreuve, de trouver du sens dans nos traversées, et surtout de choisir la vie.

Ce choix naît d’un paradoxe fondateur :

יש מאין,Yesh MeAyin – « Il y a à partir de rien ». La création ex nihilo nous révèle la liberté. Rien n’étant imposé, rien n’est déterminé. Ainsi, l’homme peut devenir créateur de son destin, en étant maître de ses im-pulsions.

Mais dans un monde qui glorifie l’avoir au détriment de l’être, l’homme s’est laissé séduire par un mirage : La satisfaction immédiate, l’individualisme forcené, la liberté illusoire. Beaucoup ont sacrifié leur âme sur l’autel de l’avidité.

C’est là que réside la mission universelle d’Israël : Rappeler au monde meurtri qu’il peut redevenir Sujet de son Etre.

Redonner voix au verbe Être contre le règne stérile de l’Avoir.

 

Et le poète de nous rappeler :


"Que le verbe avoir ne soit désormais qu’un mauvais souvenir Vive le verbe être!

Nous sommes la nouvelle Espérance

Nous sommes le monde qui va naître, la nouvelle Aventure 

La dernière chance peut-être

VIVEMENT LA VIE !