Mikets, Le Tsadik, La Lumière Cachée de Ḥanouka

Le chemin du Tsadik ne suit jamais une ligne droite.
Il passe par des paradoxes vertigineux, des descentes incompréhensibles, des zones d’ombre où même les Justes ne sont plus reconnus. C’est précisément là que la Lumière la plus haute se prépare.

Dans Parachat Mikets, Yossef descend en Égypte. Non pas par erreur, non pas par punition, mais parce que le plan divin exigeait une descente. L’Égypte est le lieu de la fermeture, de l’idolâtrie, du rationnel absolu, de la gestion froide du réel.

Et pourtant, c’est là que Yossef devient le grand organisateur du monde, celui qui nourrit les nations.

Personne ne reconnaît Yossef.
Pas même ses frères.
Pas même le monde.
Et pourtant, Dieu est déjà à l’œuvre.

Yaacov-Israël devra descendre à son tour, pour mieux remonter, pour sortir d’Égypte et recevoir la Torah. La Lumière ne se révèle jamais sans voile. Le Tsadik ne se révèle jamais sans être d’abord nié.

Ce processus est éternel.
Il est exactement le même aujourd’hui.

Nous vivons une époque où l’on ne reconnaît ni le Tsadik, ni la Présence divine en action. Tout est analysé, commenté, politisé.

Même pendant Ḥanouka, nous tombons dans cette pensée grecque, rationnelle, stratégique, enfermée dans le visible.

Or Ḥanouka est l’opposé absolu de la Grèce.

Ḥanouka, c’est le 8. C'est le symbole de l'infini.
Au-delà de la nature.
Au-delà du monde créé.

Le monde fonctionne sur 6 + 1 = 7 : Les six directions de l’espace et le temps qui les traverse. Le 7 c'est l’harmonie de la création.


Le 8, lui, c'est la brèche. L’ouverture vers l’infini. Ce qui échappe aux lois, aux calculs, aux probabilités.

Allumer les bougies de Ḥanouka, c’est accepter qu’il existe en nous une Lumière cachée, une Lumière que nous ne pouvons pas percevoir avec une conscience ordinaire. Il s'agit d'une Lumière qui ne se révèle que lorsque la logique s’arrête.

C’est pour cela que nous disons le Hallel.
Nous louons avant de comprendre.
Nous remercions avant de voir.

Et cette année n’est pas une année comme les autres.

5786 = 5+7+8+6=26
Le Nom de Dieu, le Tétragramme, se révèle dans le temps.
2026 = deux fois 26 : Intensification, redoublement de la Présence divine dans l’histoire.

Depuis Roch Hachana, nous assistons à des événements improbables, des ouvertures inattendues, des libérations qui ont défié toute logique humaine. Là où tout semblait fermé, quelque chose s’est fissuré. Là où l’espoir semblait absent, la Lumière a traversé.

Ce ne sont pas des coïncidences.
Ce sont des signes.

Comme à l’époque de Yossef, Dieu agit dans le secret.
Comme à l’époque de Ḥanouka, la Lumière surgit précisément là où on ne l’attend plus.

Notre travail n’est pas de tout comprendre.
Notre travail est d’allumer, de louer, de faire confiance.

Et alors, dans cette année si particulière, la Lumière au-delà de la nature pourra nous permettre de voir des miracles au-delà des lois limitantes de la Création.