
Rosh Hodesh Av
Sous le Règne de la Lumière Brûlante
Lorsque s’ouvre le mois d’Av, un frisson traverse les mondes
La Kabbale enseigne que chaque mois est une porte,
Av est une porte brûlante,
La Présence Divine elle-même semble s’être retirée
Mais ce retrait n’est pas un abandon
Il est un TSimtsoum, un creux façonné pour que l’homme devienne partenaire de la Création.
Le mois d’Av est régi par le Soleil – חַמָּה,
Par la lettre Kaf – כ, la paume ouverte ou refermée
Réceptacle de la Lumière Divine.
Kaf en hébreu signifie la paume,
cette main capable de donner ou de recevoir,
de frapper ou de bénir.
Le Soleil est à son Zénith
Non pas le doux rayonnement lunaire des mois féminins,
mais le Feu Royal, Eclat du Nom qui brûle les illusions,
Révèle l’Essence nue.
En Av, la lumière n’est plus voilée
Elle est directe, brute, éblouissante.
Et si l’homme n’a pas construit en lui les récipients pour l’accueillir
Elle consume
La deuxième lettre associée à Av est ט (Teth)
Comme טוב – le Bien,
Un Bien encore enroulé sur lui-même, caché dans les plis du deuil,
Tel un embryon dans la nuit.
9 Av – Quand la Lumière tombe dans les cendres
Quand le Kaf se referme
Le 9 Av, la main divine se referme,
Le rayonnement du Soleil devient feu destructeur.
Le Temple, qui était le réceptacle cosmique du Nom,
n’a pas tenu face à la lumière absolue.
Le Kaf s’est replié.
Malkhout est tombée.
La Shekhina est descendue dans la poussière.
Mais selon les maîtres du Sod,
la Hamah, même dans sa colère,
n’est jamais séparée du Hessed (Amour divin) :
« Le Saint, béni soit-Il, prépare la guérison avant même la maladie. »
Le 9 Av, les deux Temples furent détruits.
Le feu monta vers le ciel,
La Shekhina – la Présence Divine – quitta les pierres pour s’enfouir dans l’exil.
Selon les Maîtres, le Messie est né un 9 Av.
C’est dire que la chute la plus radicale contient le germe de la réparation ultime.
Dans les larmes de Jérémie, dans les chants brisés des Lamentations,
Le Zohar entend un chant plus ancien encore,
Murmure d’espérance,
comme une note suspendue entre les mondes,
qui attend que l’homme se retourne vers elle avec un cœur entier.
15 Av -Tou BeAv – La lumière blanche du retour
Tou BeAv : Le Soleil devient lumière d’amour
Six jours après le 9 Av,
La Lune se remplit à nouveau.
Le Kaf s’ouvre.
Le Soleil n’est plus destructeur, il devient fécondant.
Tou BeAv est le jour où la Hamah devient Hamaḥah – compassion.
Le feu du Soleil s’adoucit dans l’union,
Comme un roi qui pose sa couronne et tend la main.
Ce jour-là, les filles d’Israël dansaient vêtues de blanc,
Non pour séduire, mais pour révéler l’union cosmique.
Le Soleil masculin et la Lune féminine dansent à l’unisson,
et la Kaf devient le trône du retour,
le réceptacle de l’amour retrouvé.
C’est une lune d’union,
où les âmes se cherchent et se trouvent.
Où les cœurs qui étaient séparés s’habillent à nouveau de lumière.
C’est le jour de l’élévation de Malkhout,
de la réconciliation entre le masculin et le féminin,
de l’union des mondes.
Un arc de transformation : de Tisha BeAv à Tou BeAv
La Kabbale nous révèle que le 9 Av est la racine de l’exil,
Le 15 Av en est le fruit lumineux.
Entre ces deux dates s’étend une montée silencieuse :
— du deuil à la consolation,
— de la destruction à l’union,
— de la séparation à l’unité.
Ce sont Six jours Six Séfirot
Le cœur se reconstruit
La Shekhina retrouve ses parures
Le Souffle commence à revenir dans les ruines
Dans les cendres de Jérusalem,
Comme une braise silencieuse sous la ruine continue de brûler
Or HaGanouz La Lumière Cachée
LA LETTRE KAF
