ATIKA STIMA'A
LA TORA POUR UNE GENERATION MALADE
"כִּי חוֹלַת אַהֲבָה אָנִי"
"Car je suis malade d’amour"
Cantique des Cantiques 2:5
Le Zohar (Partie II, 223a) enseigne que cette maladie n’est autre qu’un amour brûlant pour le divin, un désir profond et inexprimable de la présence de Dieu.
Mais cet amour intense, quand il n’est pas nourri, devient douleur, manque, maladie existentielle.
Et notre génération — confuse, fragmentée, blessée — est malade de cette absence. Elle a besoin de guérison, et cette guérison se nomme Atika Stima’a, la racine cachée de la Torah, la Torah du Mashiaḥ.


Qu'est ce que Atika Stima'a?
Dans les écrits du Zohar (III, 129b) et du Etz Ḥayim (Heichal Keter) du Ari zal, Atika Stima'a (עתיקא סתימאה) est le niveau le plus élevé de Keter, situé au-delà de toute connaissance révélée.
- Elle est "Stima’a" – fermée, cachée, non parce qu’elle est inaccessible, mais parce que son langage est lumière pure, avant qu’elle ne se traduise en mots, en lois, en concepts.
C’est la Torah du Mashiaḥ évoquée dans le Zohar (I, 28a) :
"ובאתיהיבת אורייתא חדתא על ידיה"
« Une Torah nouvelle sortira de lui », du Mashiaḥ.
Rabbi Naḥman explique dans Likkouté Moharan I, 64 que les révélations du Mashiaḥ sont "Torah Hadasha Mamash" véritablement une Torah nouvelle, pas un ajout aux anciennes, mais une profondeur radicalement autre de la même vérité divine.

Une génération malade : le besoin vital d’une Torah d’Atik
Rabbi Naḥman dit encore (L.M. I, 30) :
"כָּל הַתּוֹרָה כֻּלָּה הִיא תְּרוּפָה גְּדוֹלָה לַנֶּפֶשׁ"
Toute la Torah est un grand remède pour l’âme
Mais il ajoute ailleurs (L.M. I, 61) que pour certaines maladies profondes, il faut des remèdes d’un ordre plus élevé, issus d’un médecin plus grand que le plus grand des Tsadikim ordinaires : le Tsadik de la fin des temps, le Mashiaḥ lui-même.
Et c’est là que se dévoile Atika : pas dans une Torah de commandement et d’interdit, mais dans une Torah de guérison, de connexion directe à la racine de la lumière.
Zohar III, 288a (Idra Zouta) décrit comment Atika est “tout compassion, sans jugement” — une Torah au-delà du bien et du mal tel que nous le connaissons, où tout est ramené à l’unité divine.
La Torah du Mashiaḥ : Réintégration, non séparation
Le Baal Shem Tov enseigne que dans les générations de la fin, les âmes seront si faibles qu’elles ne pourront plus recevoir la Torah d’en bas comme avant. Il faudra une Torah qui vient d’en haut, directement du Keter.
Rabbi Naḥman prophétise dans L.M. II, 8 que dans la génération du Mashiaḥ, se révélera un "Nigun Hadash", un chant nouveau, une lumière d’une Torah qui parle non à l’intellect, mais à la racine de l’âme.
Cette Torah ne parle pas de ce qu’il faut faire – elle parle de ce qu’il faut devenir. Elle révèle l’unité de toutes choses, même celles qui semblent brisées ou impures. Elle transforme la maladie elle-même en voie de guérison.
Atika et la Guérison ultime
Dans Likoutei Halakhot (Hilkh. Tefillin 5:17), Rabbi Nathan enseigne que la lumière d’Atika est celle qui ramène même les âmes les plus tombées, car elle ne passe pas par le filtre des jugements. Elle n’a pas besoin de mérite : elle est le mérite.
Zohar II, 115a (Tikkouné Zohar 21) :
"אתיקא תליא ביה כולה
Tout dépend de Atika."
La délivrance, la guérison, la résurrection
Tout est suspendu à cette Lumière.
Comment y accéder ?
Nous ne pouvons pas "comprendre" Atika. Mais nous pouvons :
Nous attacher au Tsadik haEmet, car lui seul peut puiser à cette source sans se perdre.
Likoutei Moharan I, 156
Étudier les secrets du Zohar et des Tsadikim avec cœur et simplicité, non comme des systèmes, mais comme des oraisons brûlantes.
Crier vers Dieu dans notre langue, comme des enfants malades appelant leur père. La prière brisée est le récipient le plus pur pour Atika.
Atika est déjà là, dans le cri des âmes fatiguées
Nous sommes cette génération malade d’amour, et donc prête à recevoir la guérison d’Atika.
La Torah messianique ne viendra pas, elle est déjà en train d’émerger — dans les enseignements du Baal Shem Tov, de Rabbi Naḥman, dans les larmes d’un juif dans la nuit, dans les soupirs silencieux de ceux qui cherchent sans mots.
C’est le moment de désirer Atika, de créer en nous la place pour qu’elle se dévoile
"ובאתיהיבת אורייתא חדתא"
"Une Torah nouvelle brillera"
Non dans les Cieux, mais dans le Cœur des brisés.